Les soldats de Champagnac-la-Noaille, morts pour la France pendant la Grande Guerre (1914-1918)


Une épouvantable épreuve :

La guerre de 1914-1918, la "Grande Guerre", a représenté pour le peuple français une épouvantable épreuve : plus de quatre ans de guerre, les souffrances des soldats dans la guerre de tranchées, l'angoisse des familles, les mauvaises nouvelles qui arrivaient dans les mairies, les morts, les "disparus", les blessés, les prisonniers...
La guerre a fait, en France, 1.393.000 victimes : soldats tués à l'ennemi, blessés morts de leurs blessures, victimes des bombardements. Il y eut 4 millions de blessés dont 750.000 sont restés mutilés. Huit millions d'hommes avaient été mobilisés.
Dans la Corrèze, 14.053 soldats ont péri sous l'uniforme, soit 4,54% de la population du département : pourcentage qui est supérieur à celui de l'ensemble du pays (3,5% de morts) ; ce qui s'explique par la forte proportion de fantassins parmi les Corréziens mobilisés. L'infanterie recrutait essentiellement parmi la paysannerie qui a subi de plein fouet le choc des combats : ces soldats paysans, accrochés à la terre qu'ils défendaient, durs à la tâche n'ont ménagé, ni leur courage, ni leur sang, tout en détestant cette guerre qui les éloignait de leur clocher et de leurs moissons, alors que leurs femmes et leurs filles se débattaient dans de grandes difficultés pour assurer, malgré tout, les travaux de la ferme.
A Champagnac-la-Noaille, 30 noms s'alignent sur le livre de marbre du monument aux morts, près de l'église. C'est en pensant à ces jeunes hommes que nous avons fait cette étude : devoir de mémoire, certes, alors que disparaissent les derniers survivants de la guerre de 1914-1918 (ils sont encore environ 3000) mais aussi volonté de rappeler l'horreur de toute guerre et les souffrances endurées par les " poilus ".
Nous avons voulu, après quelques pages de synthèse, donner la liste la plus complète possible des Champagnacois morts en 1914-1918 et donner sur chacun de ces soldats le plus grand nombre possible de renseignements afin que leurs descendants ou leurs petits-neveux, et tous ceux qui s'intéressent à notre histoire, retrouvent ces hommes dont l'oubli recouvre peu à peu les noms.

Les sources et la méthode :

Lorsque j'ai dit que j'étais en train de préparer un article sur les Champagnacois morts pendant la guerre de 1914-1918 et que j'ai montré les premiers résultats de mon enquête, on m'a demandé souvent : " Mais comment avez-vous trouvé tous ces renseignements ? "
- Je suis parti de la liste du monument aux morts de Champagnac : liste " provisoire " dont les renseignements étaient à vérifier, voire à compléter. Il n'est pas aussi facile qu'il y paraît de dresser la liste des morts de la " Grande Guerre " pour chaque commune.
- J'ai ensuite dépouillé les registres de décès de Champagnac-la-Noaille entre 1914 et 1930 pour y relever les transcriptions des actes de décès des soldats : actes transcrits à partir des registres d'état civil des armées en campagne ou des hôpitaux militaires ; jugements du tribunal civil de Tulle constatant, par un acte judiciaire, les décès des soldats " disparus " sur la ligne de front : après une offensive particulièrement meurtrière, on enterre hâtivement les morts dans des fosses communes ou bien leurs cadavres sont abandonnés dans la zone qui sépare les lignes de tranchées. Après la guerre, lorsque les listes de prisonniers français en Allemagne ont été publiées et ces prisonniers libérés, les familles des " disparus " ont alors perdu l'espoir auquel elles se raccrochaient et ont demandé que le décès soit " constaté " par la Justice : de multiples problèmes, y compris des problèmes de succession, devaient en effet être résolus. Mais toutes les transcriptions n'ont pas été faites sur le registre de Champagnac, ce qui nous a parfois privé de la date et du lieu de décès dans l'établissement de la " notice " du soldat.
- Les transcriptions d'actes de décès me donnaient des renseignements précieux : régiment, grade éventuel, lieu du décès et parfois ses circonstances. Elles m'indiquaient aussi la date de naissance ou l'âge : un recours aux actes de naissance, dans le registre d'état civil de Champagnac, m'a donné la filiation, le village de résidence, la profession des parents...
- Lorsque les soldats n'étaient pas nés à Champagnac, je me suis parfois rendu dans leur commune d'origine pour y consulter les registres de naissances ou pour relever leur nom sur le monument aux morts.
- Une visite au cimetière de Champagnac m'a fourni quelques renseignements supplémentaires : décorations, photos, bataille au cours de laquelle le soldat avait été tué. Témoignage émouvant de ce culte des morts qui a toujours été si vif en Limousin.
- Enfin dans le n°1 de Chez nous à Champagnac-la-Noaille, j'avais fait appel aux familles pour qu'elles m'ouvrent leurs archives : je remercie celles qui l'ont fait. Je remercie en particulier M. et Mme Louis SERRE, du bourg et M. et Mme TAUTOU, de Lallé qui m'ont confié des documents. Je remercie aussi Mme Raymonde VALADOUR, de Miginiac et M. Antoine CIPRIEN, d'Ussel, qui m'ont donné de précieux renseignements. Mes archives familiales et les souvenirs de ma grand-mère, Marie FREYSSAC, ont été aussi utilisés.
- Malheureusement, je n'ai pu trouver ni la date, ni le lieu du décès de trois des soldats inscrits sur le monument aux morts. Dans l'établissement de ce répertoire, quelques cas ont posé problème : un soldat combattant de 1914-1918, est mort au Maroc en 1926, lors de la campagne du Rif. "Stricto sensu", il devrait figurer à part avec la mention "campagne du Maroc" : nous l'avons pourtant laissé dans notre liste. Nous avons aussi ajouté trois noms de soldats " morts pour la France " qui habitaient Champagnac en 1914 mais qui, nés dans une autre commune, (Le Jardin et Saint-Martial-de-Gimel) ont leur nom sur le monument aux morts de leur commune d'origine.
Ajoutons que M. Pierre PONTY, dont la connaissance de l'histoire des familles de Champagnac est encyclopédique m'a été d'un grand secours pour identifier tel ou tel soldat et le rattacher à telle ou telle famille...
Enfin ma recherche m'a conduit dans d'autres sentiers :
- l'évocation de la guerre, de la mobilisation, de la vie quotidienne dans les tranchées, l'annonce des décès...
- les conséquences de la guerre : l'exode rural et le déclin démographique des communes rurales.
- les " Pupilles de la Nation " : orphelins confiés à la Nation parce que leurs pères étaient morts pour la France ou étaient grièvement blessés ou mutilés.
- le Souvenir : le monument aux morts, les cérémonies du 11 novembre et du 8 mai.

2 Août 1914 : la mobilisation

Revenons à la déclaration de guerre.
Le 2 août 1914, le président de la République, sur proposition du gouvernement, décrète la mobilisation générale : la célèbre affiche aux drapeaux entrecroisés est placardée à la mairie de Champagnac comme dans toutes les autres communes de France :
"Tout Français soumis aux obligations militaires doit ... obéir aux prescriptions du fascicule de mobilisation (pages coloriées placées dans son livret)."
Le lendemain, 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. L'Autriche-Hongrie, la Serbie, l'Allemagne et la Russie sont déjà dans la guerre. La Belgique a été envahie. Le Royaume Uni déclare la guerre à l'Allemagne le 4. L'Europe s'embrase.
A Champagnac on est tout occupé des travaux des champs. Les foins puis les moissons n'ont guère permis de prêter attention à l'attentat de Sarajevo et à ses conséquences internationales.
Le tocsin retentit, lugubrement, pour annoncer la nouvelle de la guerre. On vient aux nouvelles, on se rassemble devant la mairie. Les femmes pleurent, les hommes consultent leurs livrets militaires .
Les mobilisés rejoignent Tulle. Par trains entiers, ils sont expédiés vers les frontières. On crie "A Berlin !", parce que la presse dit que la guerre ne sera qu'une promenade victorieuse de quelques semaines et peut-être aussi parce qu'il faut bien se donner du courage.
J'ai gardé le témoignage de ma grand-mère, Marie Freyssac, morte en 1976. En 1914, elle avait 27 ans. Mon grand-père, Julien Freyssac, professeur à Roanne venait d'arriver en congé à Champagnac : à cette époque, il devait être l'un des rares " vacanciers ". Agé de 34 ans, il était mobilisable à Tulle où il avait fait son service militaire. Il lui fallait rejoindre son régiment à Tulle : il partit à pied prendre le train à Montaignac. Il avait dit au revoir à son père, Pierre Freyssac , qui était un vétéran de la guerre de 1870-1871. Ma grand-mère l'accompagna jusqu'aux Granges : leur fille Lilie qui avait 6 ans leur tenait la main. Déchirement de la séparation...
Après les Granges, Julien Freyssac rejoignit Louis Monteil, le forgeron, qui devait mourir en 1918 à Sofia, en Bulgarie. Quelques jours plus tard, le soldat Julien Freyssac était en Lorraine...
On me pardonnera d'avoir privilégié cette anecdote familiale : mais elle m'a semblé représentative de ces couples séparés par la guerre ; qui dira les angoisses et les pleurs de toutes ces femmes de Corrèze qui virent partir leurs maris, leurs fiancés, leurs fils ?

La mort des soldats

La bataille de la Marne (septembre 1914) sauva la France de la défaite et de l'invasion : les Allemands firent retraite sur l'Aisne. On s'installa pour plus de trois ans dans la guerre de tranchées. Dans le cadre de celle-ci, les batailles se succédaient, coûteuses et souvent inutiles : Artois et Champagne (1915), Verdun et la Somme (1916), le Chemin des Dames (1917). En 1918, offensive victorieuse de Foch à partir de juillet 1918.
Pendant ces longs mois de guerre, ces années interminables, le nombre des morts augmentait sans cesse. Marcellin Freyssac, le maire de Champagnac, qui avait perdu son gendre dès 1914, recevait les avis de décès ou de disparition : il devait aller en avertir les familles. Rude tâche : quand, accompagné du garde-champêtre, il pénétrait dans une maison, on savait ce que cela voulait dire...
Champagnac a perdu 32 de ses enfants entre 1914 et 1918, auxquels il faut ajouter Léonard Bétaillole, combattant de 1914-1918, mort au Maroc en 1926. Ils représentent 4% de la population de la commune qui avait 813 habitants (recensement de 1906).
Ils étaient des hommes jeunes : leur moyenne d'âge est de 28 ans. Mais tous les âges sont représentés, de Henri Jarrige qui meurt à 19 ans (alors qu'il fait partie des troupes d'occupation en Rhénanie après la fin de la guerre) jusqu'à François Tautou âgé de 41 ans, mort "en service commandé" en 1917. En fait, ce sont surtout les "classes" des soldats nés entre 1889 et 1895 - ils avaient entre 19 et 25 ans en 1914 - qui ont eu le plus de tués : 58% des soldats de Champagnac tués en 1914-1918 sont nés entre ces deux dates. Pensons à quelques-uns uns d'entre eux : Germain Forgès, cultivateur aux Trois Pilous, a 22 ans en 1914. Il vient de faire deux ans de service militaire. La mobilisation le prend ; il meurt quelques semaines plus tard. Jean Léonard Ponty a 25 ans en 1914 lorsqu'il est mobilisé et quitte le moulin paternel. Mortellement blessé pendant la bataille de Verdun, il ne reverra pas son frère jumeau Jean Baptiste...
Mais répétons-le, toutes les classes d'âge ont été touchées : 6 soldats (21%) ont entre 35 et 40 ans. Pierre Buche, de Nussannes, a 38 ans lorsqu'il est tué à Verdun : presque 20 ans de plus qu'Henri Jarrige mort à 19 ans.
Les classes 1916-1919 - soldats nés entre 1896 et 1899 - ont été relativement épargnées par leur entrée plus tardive dans la guerre...

Le sacrifice des fantassins-paysans

Sur les 32 soldats " morts pour la France " en 1914-1918, 30 sont des paysans : presque tous ont été versés dans l'infanterie, " la reine des batailles ", ce qui veut dire qu'ils étaient dans les tranchées, exposés au pilonnage de l'artillerie ennemie et, lors des offensives aux rafales des mitrailleuses allemandes. Il fallait sortir de la tranchée pour partir à l'assaut et l'on perdait beaucoup d'hommes avant d'arriver sur les tranchées adverses.
La paysannerie a payé un tribut particulièrement lourd pendant la guerre de 1914-1918.
Deux Champagnacois seulement exerçaient un autre métier : Jean-François Dubernard était négociant en vins et représentant. Jean-Baptiste Champseix était instituteur : officier de réserve, lieutenant en 1914, il fut tué à la tête de ses hommes en 1914.
60% des Champagnacois "morts pour la France" ont été "tués à l'ennemi" ou ont été portés " disparus ". Aucun de ces derniers ne reviendra : soldats abandonnés sur le champ de bataille et enterrés sommairement après les combats. La famille continuait à espérer : le " disparu " ne pouvait-il pas être prisonnier ? Mais la Croix Rouge n'aurait elle pas averti la famille ? Espoir - fallacieux - plus terrible que la vérité.
40% meurent de leurs blessures ou, plus rarement de maladie : dans une ambulance proche du front (2) ou dans un hôpital (6), parfois bien loin du pays natal : Antoine Lespinasse meurt à l'hôpital de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

Sur tous les champs de bataille

Les soldats de Champagnac ont été tués sur tous les champs de bataille et pendant toute la durée de la guerre.
Quatre soldats sont tués dès 1914 : pendant la bataille de la Marne, en Belgique et dans les Vosges. Le glas sonne à l'église de Champagnac pour les frères Louis et Joannès Combret, Jean-Baptiste Champseix et Germain Forgès. Ils seront suivis de bien d'autres.
L'année 1915 est terrible : Marcellin Freyssac doit porter huit fois un avis de décès ou de disparition : c'est la conséquence des offensives - largement inutiles - menées par Joffre qui croit encore à la " percée " et lance une offensive en Artois et deux en Champagne. Les deux frères Vedrenne, Antoine et Jean, meurent au même endroit à quelques mois de distance près de la ferme de Beauséjour, dans la Marne. Joseph Gaille disparaît dans le même secteur. Marcellin Chastagnier meurt près d'Arras en 1915.
L'année 1916 est celle de Verdun, la plus grande bataille de toutes les guerres : les soldats, englués dans la boue, retranchés dans les forts qui protègent la ville, meurent par centaines de milliers. Jean-Léonard Ponty, déjà cité, est blessé par un éclat d'obus devant le fort de Douaumont et relevé par deux de ses camarades corréziens avant de mourir à Thiaumont. Pour dégager Verdun, les Français lancent l'offensive de la Somme : Antoine Maureille, qui n'a que 21 ans, est tué à Curlu (Somme) le 30 juillet 1916, dans une offensive menée dans la chaleur de l'été, dans ces plaines à céréales et à betteraves de la Somme, si différentes du bocage verdoyant de la Corrèze.
Pierre Longy est tué dans la Meuse en 1917 ; Jean-Germain Serre meurt en avril 1917 pendant l'offensive lancée par le général Nivelle dont l'échec conduit à la crise des mutineries. Jean François Dubernard meurt en 1918, quelques semaines avant la victoire.
Certains de ces soldats sont morts en Orient, à l'autre extrémité de l'Europe. L'armée d'Orient - qui combat en Grèce et en Serbie et dont un film récent vient de nous rappeler l'existence - a joué un rôle essentiel en 1918 en prenant à revers les Empires Centraux et en battant les Autrichiens et les Bulgares. Pierre Longy est mort à l'ambulance alpine nº4 près d'Yzvor (en Grèce), Louis Monteil est décédé à Sofia (Bulgarie) le 18 novembre 1918...

Des familles décimées et décapitées

Parfois la mort a fauché plusieurs soldats d'une même famille :
- Marcel (Marcellin) Chastagnier, du Longy, fut tué en 1915. Son frère Antoine, du Jardin, fut aussi tué pendant la guerre de 1914-1918.
- les trois frères Combret, de Miginiac, furent tués pendant la guerre. Louis fut tué en septembre 1914. Jean (Joannès) disparut en novembre 1914 ; Quant à Jean Noël (Noël), il mourut en mai 1918, dans la Somme, lors des ultimes offensives allemandes. De cette famille, il ne restait que les deux enfants de Jean Combret, âgés de 9 et 5 ans à la mort de leur père.
- Jean Germain et Jean Joseph Serre étaient originaires de Saint-Martial-de-Gimel ; ils étaient venus s'installer à la Vialatte avec leurs parents. Ils furent tués à 5 mois d'intervalle, en 1917.
- Jean et Antoine Vedrenne, venus à Champagnac de Saint-Priest-de-Gimel furent tués tous les deux, à six mois d'intervalle, au même endroit à Minaucourt (Marne), à la ferme de Beauséjour.
Familles décimées. Mais aussi familles décapitées et plongées dans de graves problèmes matériels par la mort ou l'invalidité du chef de famille. On recense à Champagnac, après la guerre, 22 Pupilles de la Nation, enfants de soldats tués ou mutilés de guerre. François Tautou, mort en 1917, laisse quatre filles. Baptiste Ciprien, du Feyt, gravement blessé et amputé d'une jambe a quatre enfants, eux aussi Pupilles de la Nation : Etienne (10 ans en 1918), Charles (8 ans), Antonin (2 ans) et Léonard (1 mois).

Amère victoire

Le 11 novembre 1918, les cloches de l'église de Champagnac sonnent à toute volée. C'est la victoire, la fin d'un cauchemar. Le carillonnage qui emplit la campagne et la joie qui éclate ne font pas complètement oublier que le glas a sonné 32 fois pour dire qu'un jeune soldat de la commune a été tué.
Les survivants rentrent marqués par tant d'épreuves. Ils ont le sentiment qu'ils ont vécu une expérience presque impossible à transmettre. La vie reprend d'ailleurs son cours même si l'on accroche au mur de la grande salle la photo du disparu avec sa croix de guerre.
Les conséquences de la guerre se sont fait durement sentir dans les campagnes corréziennes.
A Champagnac, on retrouve les mêmes conséquences que dans l'ensemble du monde rural :
- 32 soldats sont morts : ce sont aussi trop de femmes en noir, des orphelins que leurs mères auront bien du mal à élever, des fermes sans fils pour succéder au père.
- la population baisse : 813 habitants en 1906, 594 en 1921. C'est la conséquence de la mortalité engendrée par la guerre (les soldats tués mais aussi les victimes des épidémies - la grippe espagnole en 1918). C'est aussi la conséquence de la baisse de la natalité (les " classes creuses " dues à la séparation des couples pendant la guerre) : dans la période 1915-1919, il y a une moyenne de 8 naissances par an à Champagnac. Dans la période précédente (1910-1914), cette moyenne était de 16 !
- l'exode rural continue : on manque de main d'œuvre en ville ; la mécanisation accélère le départ des jeunes ruraux. En 1954 il n'y aura plus que 381 habitants...
Oui, amère victoire.
Charles Péguy, écrivain et poète, officier tué à la tête de sa compagnie en 1914, écrivait en s'adressant à la France et en lui présentant ses soldats :
"Mère, voici vos fils qui se sont tant battus"

Et, certes, les soldats de Champagnac, comme tant d'autres "Poilus", se sont tant battus...
Si la victoire de 1918 a provoqué l'explosion de joie du 11 novembre, elle avait malgré tout un goût de cendres. Mais la débâcle de 1940 nous a rappelé que la défaite mène à la servitude contre laquelle les Résistants se sont dressés.
Mais tant de jeunes hommes sacrifiés, tant de larmes versées par leurs mères, par les femmes qu'ils aimaient et par les enfants qui auront à peine connu leurs pères... Aussi comprenons nous qu'à Gentioux, dans la Creuse voisine, le monument aux morts représente une petite fille, le poing levé en signe de colère, qui dit - et ses paroles sont inscrites dans la pierre - :
"Maudite soit la guerre !"

Lieux de mémoire

L'épreuve avait été telle que l'opinion, unanime, voulut que le souvenir de tant de sacrifices et de tant de souffrances ne soit pas oublié.

Le souvenir des soldats : Il fut transmis par les survivants : le dernier d'entre eux, Pierre Tautou, de Lallé, est mort en 1988 à l'âge de 93 ans.
Il se perpétue aussi par le monument aux morts érigé sur la place de l'église en 1929 à l'initiative de Marcellin Freyssac, maire de la commune de 1900 à 1929 . Le monument comporte un buste de Marianne, personnification féminine de la République, placé en haut d'une colonne et abrité sous une voûte à croisées d'ogives soutenue par quatre colonnes. Sur un livre de marbre sont inscrits les noms des soldats morts en 1914-1918 auxquels on a ajouté, comme dans beaucoup de communes, les morts de 1939-1945 ainsi que, sur une plaque, celui de Marcel Tourneix, l'une des victimes de la barbarie nazie à Tulle en 1944.
Les monuments aux morts de 1914-1918 sont ainsi devenus les monuments aux morts de toutes les guerres.
Le monument est en pierre de Volvic. Il est l'œuvre de J. Desfarges, sculpteur-entrepreneur à Riom (Puy-de-Dôme) et fut exécuté sous la direction de l'Agent voyer d'Egletons. Il fut édifié à l'emplacement de l'ancien cimetière.
Le devis était de 15.000 F : la construction fut financée par la commune à hauteur de 10.000 F. Les 5000 F restant furent payés par une souscription qui associait ainsi directement les habitants à la construction du monument. Une grille fut ensuite placée autour du monument : elle fut réalisée par Pierre Nard, forgeron à Champagnac.
Situé au centre du village, le monument aux morts est devenu un " lieu de mémoire ", selon la belle expression de l'historien Pierre Nora. Le maire y dépose une gerbe le 11 novembre et le 8 mai. Tant qu'il y eut une école, les enfants participaient à la cérémonie.
A Champagnac, la célébration des morts pour la France est associée à celle de la République : c'est Marianne qui symbolise à la fois la Patrie et la République. Ce symbolisme est renforcé par la présence, à l'arrière du monument, d'un arbre de la Liberté qui commémore le Centenaire de la Révolution de 1848 (qui nous a apporté le suffrage universel) ; il a été inauguré par Baptiste Cinié, maire de Champagnac en 1948, à l'occasion d'une fête organisée par les Anciens Combattants. Léon Serre et Renée Bardot en furent le parrain et la marraine.
Marianne et l'arbre de la Liberté : symboles républicains pour les morts de la Grande Guerre.

(c) Claude Latta - Chez nous à Champagnac-la-Noaille - No 2 - Décembre 1996 -

Le répertoire

Jean-Baptiste Aix (1889-1916)
Cultivateur aux Roches de Baume (Francillou).
Né à Champagnac-la-Noaille le 16 août 1889,
fils de Léonard Aix, maçon, et de Catherine Ceaux, cultivatrice, demeurant aux Roches de Baume.
Célibataire.
Sergent au 31e R.I., mort pour la France.
" Tué à l'ennemi " à Vauquois (Meuse) le 23 mars 1916.
Acte de décès inscrit sur le registre des armées le 6 avril 1916, sur déclaration de deux brancardiers de la 10e D.I. et d'un sous lieutenant du 31e R.I. Acte transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Léonard Bétaillole (1891-1926)
Cultivateur au Feyt.
Né à Champagnac-la-Noaille le 27 novembre 1891,
fils de Pierre Bétaillole et de Marie Buisson, cultivateurs au Feyt.
Epoux de Virginie Noémie Volle.
Sergent au 15e R.I.A.
Ce combattant de la Grande Guerre n'est pas mort pendant les hostilités de 1914-1918 mais pendant la guerre du Rif, au Maroc. Tué en opérations à Tizi Nouïdel, le 14 juillet 1926. Mort pour la France, son nom a été inscrit parmi ses camarades de 1914-1918.
Acte de décès transcrit le 17 octobre 1926 sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Pierre Buche (1878-1916)
Cultivateur à Nussannes.
Né à Gros-Chastang (Corrèze) le 30 mars 1878,
fils naturel d'Anne Buche, couturière, demeurant à la Bitarelle.
Epoux de Marie Chassagnard, née le 21 juillet 1882 à Champagnac-la-Noaille.
Soldat, mort pour la France.
Tué pendant la bataille de Verdun (1916).
Descendance dans la famille Condamin, de Nussannes.

François Ceaux (1882-1915)
Cultivateur à Feix.
Né à Champagnac-la-Noaille le 30 décembre 1882,
fils de Pierre Ceaux et de Marguerite Bonnefont, cultivateurs à Feix.
Epoux de Marie Fieyre.
Soldat, mort pour la France.
"Disparu" à Hennebont (Meuse) le 5 avril 1915.
Décès constaté par jugement du Tribunal Civil de Tulle le 9 juillet 1921 et transcrit, le 25 juillet suivant, sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Jean-Baptiste Léonard Champseix (1890-1914)
Instituteur public à Arques-la-Bataille (Seine-Inférieure).
Né à Chaumeil (Corrèze) le 24 juin 1890,
fils de Jean Champseix et de Léonarde Malagnoux, cultivateurs à Chaumeil.
Epoux de Marie Marceline, dite Maria Freyssac, fille de Jean dit Marcellin Freyssac, cultivateur à Lallé, maire de Champagnac-la-Noaille de 1900 à 1929, et d'Emilie Mas.
Mariage à Champagnac-la-Noaille le 16 avril 1914 par lequel les époux reconnaissent pour leur fille légitime Clémence Françoise Adèle Champseix, née à Champagnac le 6 juin 1912.
Titulaire du brevet de capacité de l'enseignement primaire (26 juin 1907) et du brevet élémentaire. Professeur de français en Autriche pendant deux ans (1909-1911) puis instituteur public.
Elève officier de réserve (1912), sous-lieutenant (avril 1913), lieutenant (août 1914).
Lieutenant au 78e R.I., mort pour la France.
"Le 21 décembre 1914 a chargé, sous un feu violent, à la tête de sa compagnie, est tombé mortellement blessé".
Il était tombé sur des barbelés pendant l'assaut. Le soir, ses hommes ont essayé d'aller le chercher, mais ne l'ont pas trouvé.
Chevalier de la Légion d'honneur, médaille militaire, Croix de guerre 1914-1918.
Sa fille Clémence, Pupille de la Nation, a été élevée à Lallé par sa mère et ses grands-parents maternels. Décédée à l'âge de 17 ans le 14 septembre 1919.
Le nom de Jean-Baptiste Champseix est inscrit sur les monuments aux morts de Champagnac-la-Noaille, Chaumeil et Arques-la-Bataille.

Pierre Charrière (1892-191...)
Cultivateur à Nussannes.
Né à Champagnac-la-Noaille le 21 avril 1892,
fils de Léonard Charrière et de Jeanne Mas, cultivateurs à Nussannes.
Soldat, mort pour la France.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts mais son acte de décès n'a pas été inscrit sur les registres d'état civil de Champagnac.

Auguste Chassagnard (1894-191...)
Cultivateur à Champagnac.
Né à Champagnac-la-Noaille, le 16 novembre 1894,
fils de Léonard Chassagnard, cultivateur à Combrignac, et de Marie Bachellerie, tailleuse.
Soldat, mort pour la France.
Comme pour Pierre Charrière (ci-dessus), son nom est inscrit sur le monument aux morts mais son acte de décès n'a pas été inscrit sur les registres d'état civil de Champagnac.

Marcel, dit Marcellin Chastagnier (1895-1915)
Cultivateur au Longy.
Né au Jardin (Corrèze) le 27 mai 1895,
fils de Henri Chastagnier et de Jeanne Cavard, cultivateurs au Jardin.
Célibataire.
Soldat au 7e R.I., mort pour la France.
"A disparu de son unité le 9 mai 1915 au combat de Roclincourt, près d'Arras, sur déclaration souscrite par le soldat Coudert, du 7e R.I.".
Décès constaté par jugement du Tribunal Civil de Tulle le 12 juin 1918, transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.
Son nom est inscrit, avec celui de son frère, sur le monument aux morts du Jardin, situé dans le cimetière :
Chastagnier Marcelin, 7e R.I.
Chastagnier Antoine, 27e R.A.
Leur mère, veuve, habitait à la fin de sa vie, au bourg de Champagnac-la-Noaille.

Pierre Chastaing (1894-1916)
Cultivateur à Champagnac.
Né à Champagnac-la-Noaille le 13 décembre 1894,
fils d'Antoine Chastaing, maçon, demeurant aux Bois, et de Jeanne Chabrerie, cultivatrice.
Célibataire.
Soldat, mort pour la France.
"Tué à l'ennemi à la Tête du Violu (Vosges) le 10 juin 1916".
Acte de décès dressé sur le registre des armées le 12 juin 1916, sur déclaration de deux brancardiers du régiment. Transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Léonard Chastang (1878-1915)
Cultivateur au Feyt.
Né à Eyrein (Corrèze) le 5 avril 1878,
fils naturel de Jeanne dite Léonarde Chastang, cultivatrice au Feyt.
Marié, à Champagnac-la-Noaille, le 21 février 1903, à Marie Malaurie, cultivatrice, née à Saint-Pardoux-la-Croisille le 22 octobre 1881, fille de Léonard Malaurie et de Léonarde Teillac, cultivateurs au Feyt.
Soldat au 153e R.I., mort pour la France.
"Tué à l'ennemi à Neuville-Saint-Vaast, le 15 mai 1915 à 5h½ du soir."
Acte de décès dressé sur le registre des armées, sur déclaration de deux soldats du 153e R.I., transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.
Léonard Chastang laissait quatre enfants, tous nés à Champagnac-la-Noaille :
- Paul, né le 4 décembre 1903.
- Annet Léonard, né le 9 juillet 1905.
- Maria, née le 6 février 1907.
- Germaine Anna, née le 27 décembre 1912.
Les quatre enfants ont été déclarés Pupilles de la Nation par décision du Tribunal Civil de Tulle le 6 février 1919.

Jean, dit Joannès Combret (1878-1914)
Cultivateur à Champagnac.
Né à Champagnac-la-Noaille le 29 septembre 1878,
fils de Vincent Combret, cultivateur à Miginiac et de Marie Lanot.
Marié à Marie-Madeleine Lanot.
Soldat au 37e R.I., mort pour la France.
"Disparu le 14 novembre 1914 à Bixchoate (Belgique)".
Décès constaté par jugement du Tribunal Civil de Tulle le 10 février 1921, transcrit le 22 février suivant sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.
Jean Combret laissait deux enfants, nés à Champagnac :
- Alphonse Antoine, né le 18 janvier 1905.
- Marie Clément Pierre, né le 6 janvier 1909.
Leur mère dut s'installer dans le Cantal : ses enfants sont déclarés Pupilles de la Nation par jugement du tribunal Civil de Mauriac (Cantal) le 16 janvier 1920.

Jean Noël, dit Noël Combret (1895-1918)
Cultivateur à Miginiac.
Né à Champagnac-la-Noaille le 1er juillet 1895,
fils de Vincent Combret, cultivateur à Miginiac et de Marie Lanot.
Frère de Jean Combret (ci-dessus) qui avait 17 ans de plus que lui.
Célibataire.
Soldat au 2e Régiment d'Infanterie Coloniale, mort pour la France.
Tué au Bois de Berny (Somme) le 29 mai 1918. Acte de décès dressé le 31 mai 1918 sur le registre des armées et transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Louis Combret (1888-1914)
Cultivateur à Miginiac.
Né à Champagnac-la-Noaille le 5 décembre 1888,
fils de Vincent Combret, cultivateur à Miginiac et de Marie Lanot.
Frère de Jean et de Jean Noël Combret (ci-dessus).
Célibataire.
Soldat, mort pour la France, le 14 septembre 1914 à Minaucourt (Marne).
Décès constaté par jugement du Tribunal Civil de Tulle le 26 juin 1919, transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Jean-François Dubernard (1883-1918)
Négociant en vins, voyageur de commerce à Egletons et à Champagnac.
Né à Lamazière-Basse (Corrèze) le 19 septembre 1883,
fils de Pierre Dubernard, négociant en vins, et de Rosa Luquot.
Marié le 17 juin 1911, à Champagnac-la-Noaille, à Céline Marie Louise Tocabens, âgée de 22 ans, fille de Jean Joseph Paul Tocabens, gendarme en retraite et de Marie Tournet.
Maréchal des Logis au 260e R.A.C., mort pour la France.
Appartenant à la 1ère colonne de ravitaillement de son régiment, il est blessé par éclats de bombes lancées par un avion ennemi et meurt des suites de ses blessures le 12 août 1918 à Anvillers (Somme).
Céline Tocabens meurt à Champagnac en 1920. Leur fils Maurice Dubernard, né le 10 octobre 1914, Pupille de la Nation (26 juin 1919) est élevé par ses grands-parents maternels et devient docteur en médecine et maire de Charly (Rhône).

Germain Forgès (1892-1914)
Cultivateur aux Trois Pilous.
Né à Champagnac-la-Noaille le 14 juin 1892,
fils de Léonard Forgès, cultivateur aux Trois Pilous et de Marguerite Teillac.
Célibataire.
Soldat au 171e R.I., mort pour la France.
Décédé à l'hôpital de Neufchâteau le 2 octobre 1914. Acte de décès dressé le même jour à Neufchâteau, transcrit le 31 décembre 1924 sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Joseph Gaille (1888-1915)
Cultivateur à Champagnac.
Né le 20 novembre 1888,
fils de Joseph Gaille, et de Louise Trémoulet.
Soldat au 7e R.I., mort pour la France.
Disparu le 13 janvier 1915 aux Hurlus (Marne).
Décès constaté par jugement du Tribunal Civil de Tulle le 2 février 1921, transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Henri Marius Edouard Jarrige (1900-1919)
Cultivateur au Feyt.
Né à Saint-Hilaire-Foissac (Corrèze) le 15 février 1900,
fils de François Jarrige et de Maria Ballet.
Célibataire.
Cavalier au 3e escadron du 13e Régiment de Dragons, mort pour la France.
Mort le 9 avril 1919 à Ober-Spay (Pays Rhénan). Décès transcrit le 2 septembre 1920 sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Antoine Lespinasse (1880-1914)
Cultivateur et couvreur à Miginiac.
Né à Champagnac-la-Noaille le 17 août 1880,
fils de Jean Lespinasse, cultivateur à Miginiac et de Maria Barrière.
Marié à Marie-Louise Thérèse Adèle Maurière, née à Sarran (Corrèze) le 7 septembre 1884, fille de Jacques Joseph Maurière et d'Amélie Madeleine Lespinasse, cultivateurs à Sarran.
Soldat au 292e R.I., mort pour la France. Croix de guerre, médaille militaire.
Blessé le 20 septembre 1914 lors de l'offensive qui suit la bataille de la Marne, " il est arrivé dimanche 20 septembre à l'hôpital de Saint Malo. Il était sans connaissance et est mort le mardi [22] sans avoir pu prononcer un mot. " Inhumé le 24, en présence du sous-préfet de Saint Malo.
Antoine Lespinasse laissait trois enfants :
- Marie Jean-Baptiste, né à Champagnac-la-Noaille le 27 février 1906.
- Georgette Rachel Thérèse Adèle, née à Egletons en 1912.
- Renée Marie Julienne, née à Egletons le 24 juin 1914.
Admis comme Pupilles de la Nation par jugement du Tribunal Civil de Tulle (3 avril 1919).
Marie Louise Maurière, veuve d'Antoine Lespinasse, se remaria avec le frère de son premier mari. Remariée le 8 novembre 1919, à Champagnac-la-Noaille, avec Antoine Paul Lespinasse, cultivateur à Miginiac, né le 26 janvier 1887. Ils eurent une fille :
Noémie Jeanne Raymonde, née à Champagnac-la-Noaille le 19 juillet 1921 , élevée en même temps que les enfants du premier mariage.
Décès transcrit le 2 septembre 1920 sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Pierre Longy (1878-1916)
Cultivateur aux Trois Pilous.
Né à Champagnac-la-Noaille le 25 mai 1878,
fils d'Antoine Longy et de Jeanne Maureille.
Soldat, mort pour la France. Croix de guerre, médaille militaire.
Décédé à l'ambulance alpine nº4, au poteau 25, près d'Yzvor (Grèce) le 28 août 1916. Acte dressé le 29, sur déclaration du Dr Albert Rancier, médecin aide-major, transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Pierre Longy (1895-1917)
Cultivateur à Champagnac-la-Noaille.
Né à Montaignac-Saint-Hippolyte (Corrèze) le 20 juin 1895,
fils de Pierre Longy et de Julie Pampoulie, cultivateurs.
Célibataire.
Sergent au 321e R.I., mort pour la France. Croix de guerre.
"Tué à l'ennemi" le 25 janvier 1917, à Bezonvaux (Meuse).
Acte de décès dressé aux armées le 3 février 1917, sur déclaration de deux soldats du 321e R.I., transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille. Son nom est mal orthographié (LONCY au lieu de LONGY) sur le monument aux morts de Champagnac.

Antoine Paulin Maureille (1895-1916)
Cultivateur à la Femme Morte.
Né à Champagnac-la-Noaille le 13 décembre 1895,
fils de Jean Maureille, cultivateur à la Vialatte, et de Jeanne Longy.
Célibataire.
Soldat, mort pour la France.
Décédé à Curlu (Somme) le 30 juillet 1916, inhumé au cimetière Puponnat.
Acte dressé le 10 août 1916 sur le registre des armées, transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Joseph Louis Monteil (1887-1918)
Forgeron à Champagnac-la-Noaille.
Né à Champagnac-la-Noaille le 23 janvier 1887,
fils d'Antoine Monteil, charron et de Françoise Salle, demeurant au bourg.
Marié le 13 janvier 1912 à Jeanne, dite Amélie Tourneix, fille de Jacques Tourneix et de Marie Verdier.
Soldat, mort pour la France.
Décédé à Sofia (Bulgarie) le 18 novembre 1918.
Acte dressé le même jour sur déclaration de Louis Waultier et Louis Patau, de la 15e section d'infirmiers militaires. Acte transcrit le 9 mai 1919 sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.
Joseph Louis Monteil laissait deux filles, âgées de 6 et 4ans :
- Marie, dite Lucie, née le 7 octobre 1912.
- Marie Adrienne, née le 14 avril 1914.
Pupilles de la Nation le 8 janvier 1920, elles furent élevées par leur mère Amélie Monteil.

Jean Léonard Ponty (1889-1916)
Cultivateur au Moulin de Champagnac.
Né à Champagnac-la-Noaille le 30 mars 1889,
fils de Pierre Ponty, cultivateur au Moulin, et de Julie Orliaguet.
Jumeau de Jean Baptiste Ponty.
Célibataire.
Soldat au 126e R.I., mort pour la France.
Blessé par un éclat d'obus, devant le fort de Douaumont, près de Verdun ; relevé par ses camarades Raymond Valade, de Sainte-Féréole et Germain Porte, de Saint-Merd-de-Lapleau.
Décédé le 26 mai 1916 à Thiaumont (Meuse).
Décès constaté par jugement du Tribunal Civil de Tulle le 1er juillet 1921 et transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Jean Germain Serre (1893-1917)
Cultivateur à la Vialatte.
Né à Saint-Martial-de-Gimel le 13 décembre 1893,
fils de Jean Serre, cultivateur au Mazubert de Saint-Martial - puis à la Vialatte - et de Marie Freygefont.
Célibataire.
Soldat, mort pour la France.
Décédé à Saint-Hilaire-le-Grand (Marne) le 12 avril 1917, inhumé à la ferme Jonchéry, en présence de l'aumônier de l'ambulance de Suippes qui était, en temps de paix, curé d'Aubazines.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Martial-de-Gimel.

Jean Joseph Serre (1896-1917)
Cultivateur à la Vialatte.
Né à Saint-Martial-de-Gimel le 19 mars 1896,
fils de Jean Serre, cultivateur au Mazubert de Saint-Martial - puis à la Vialatte - et de Marie Freygefont. Frère de Jean Germain Serre. (ci-dessus)
Soldat au 169e R.I., mort pour la France.
"Tué à l'ennemi" à Bois-le-Chaume (Meuse) le 13 septembre 1917. Décoré de la médaille militaire à titre posthume avec la citation suivante :
"Très bon soldat, brave et courageux. A trouvé une mort glorieuse dans une tranchée violemment bombardée en assurant un service de guet."
Son nom est, comme celui de son frère, inscrit sur le monument aux morts de Saint-Martial-de-Gimel, sa commune de naissance.

François Tautou (1876-1917)
Cultivateur à Champagnac-la-Noaille.
Né à Champagnac-la-Noaille le 16 août 1876,
fils de Pierre Tautou, cultivateur à la Boissière et de Léonarde Farge.
Epoux de Marie Teillac.
Soldat au 300e R.I., détaché à l'Ecole des Grenadiers d'Oulchy-le-Château, mort pour la France. Croix de guerre, médaille militaire.
"Tué en service commandé" à la Bailliette le 22 juillet 1917.
Acte de décès dressé le lendemain sur déclaration du Directeur de l'Ecole des Grenadiers et transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.
François Tautou laissait quatre filles, âgées de 16, 11, 8, et 3 ans, toutes nées à Champagnac-la-Noaille :
- Marie, née le 18 juin 1901.
- Marie Antonine, née le 21 octobre 1906.
- Marie Madeleine, née le 17 février 1909.
- Marie Louise, née le 26 mars 1914.
Pupilles de la Nation le 6 juin 1919.

François Teillac (1890-1918)
Cultivateur à Champagnac-la-Noaille.
Né à Champagnac-la-Noaille le 2 février 1890,
fils de Michel Teillac, couvreur et cultivateur et de Louise Tautou, lingère, demeurant au bourg.
Célibataire.
Soldat au 100e R.I., mort pour la France.
Blessé à Verdun, décédé à l'hôpital mixte de Tulle le 20 octobre 1918.
Acte de décès dressé le 23 octobre sur le registre de décès de l'hôpital, transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Léon Terracol (1892-1914)
Cultivateur à Champagnac.
Né à Eyrein (Corrèze) le 22 mars 1892,
fils de Joseph Terracol et de Catherine Deveix.
Soldat, mort pour la France.
"Disparu de son unité le 8 septembre 1914 au combat de Chatel-Raoult (Marne) " ; ultérieurement " divers objets trouvés sur son cadavre ont été remis à sa famille".
Décès constaté par jugement du Tribunal Civil de Tulle et transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Léonard Treinsoutrot (1890-1918)
Cultivateur à Chabrière.
Né à Champagnac-la-Noaille le 8 mai 1890,
fils de François Treinsoutrot, cultivateur à Chabrière et de Marie Vernat.
Célibataire.
Soldat, mort pour la France.
Décédé à Nancy, à l'hôpital auxiliaire d'armée nº9 (Ecole Normale), sans doute de blessure ou maladie contractée au Front, le 10 décembre 1918 à 4h du matin.
Acte transcrit le 30 janvier 1919 sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Léonard, dit Léon Val (1885-1918)
Cultivateur à Champagnac-la-Noaille.
Né à Champagnac-la-Noaille le 23 juillet 1885,
fils de Jean Val, cultivateur et plafonneur au Châtaignier, et de Fran&ccedi;oise Ciriey, cultivatrice.
Il a fait son service militaire (1907-1909) au 21e régiment d'artillerie de campagne à Angoulême.
Mobilisé en 1914, Léonard Val sert au 2e puis au 111e et enfin à partir de janvier 1917 au 112e régiment d'artillerie lourde. Cité à l'ordre de la division en juin 1916. Décoré de la croix de guerre.
Soldat, mort pour la France.
Affecté au corps expéditionnaire français en Italie (envoyé après la défaite italienne de Caporetto), il se bat sur le front de la Piave contre les Autrichiens. Blessé, il est décédé à 23 ans, à l'ambulance 9/6 1P88, à Vicence (Vicenza) le 4 octobre 1918. Inhumé dans l'ossuaire de Pederobba (inauguré en 1937).
Acte transcrit le 9 décembre 1919 à Paris.

Jean Vedrenne (1886-1914)
Cultivateur à Champagnac-la-Noaille.
Né à Saint-Priest-de-Gimel le 25 octobre 1886,
fils d'Antoine Vedrenne et d'Antoinette Nard.
Célibataire.
Soldat au 300e R.I., mort pour la France.
Disparu le 14 septembre 1914 à la ferme de Beauséjour (Marne).
Décès constaté par jugement du Tribunal Civil de Tulle, le 20 mai 1920, transcrit le 22 juin suivant sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Antoine Vedrenne (1889-1915)
Cultivateur à Champagnac-la-Noaille.
Né à Saint-Priest-de-Gimel le 31 mars 1889,
fils d'Antoine Vedrenne et d'Antoinette Nard.
Célibataire.
Soldat au 127e R.I., mort pour la France.
"Disparu" à la ferme de Beauséjour (Marne), où son frère aîné Jean avait été, lui aussi, tué au combat, six mois auparavant...
Décès constaté par jugement du Tribunal Civil de Tulle, le 6 octobre 1921, transcrit le 20 octobre suivant sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

François Vedrenne (1889-1915)
Cultivateur au Longy.
Né à Champagnac-la-Noaille le 18 février 1889,
fils de Léonard Vedrenne, cultivateur au Longy et de Marie Besseau.
Célibataire.
Soldat au 100e R.I., mort pour la France.
Décédé à l'hôpital temporaire nº33 à Tulle le 16 mars 1915. Blessé à une jambe, il avait été hospitalisé et mourut d'une épidémie de rougeole.
Acte de décès, transcrit sur les registres d'état civil de Champagnac-la-Noaille.

Jacques Vergne (1877-1915)
Cultivateur à la Vialatte.
Né à Champagnac-la-Noaille le 22 juillet 1877,
fils d'Antoine Vergne, cultivateur à la Vialatte et de Marie Plas.
Epoux de Marie Verrouil.
Soldat au 30e R.I., mort pour la France.
Décédé à Manouville (Meurthe-et-Moselle) le 27 avril 1915.
Jacques Vergne laissait deux enfants, âgés de 13 et 6 ans :
- Antoine, né le 26 novembre 1902.
- Anna, née le 1er août 1909.
Pupilles de la Nation (12 juin 1919).

Eugène Vergne (1891-1916)
Cultivateur à la Vialatte.
Né à Champagnac-la-Noaille le 11 novembre 1891,
fils de Joseph Vergne, cultivateur à la Vialatte et de Marthe Chabanier.
Célibataire.
Soldat, mort pour la France.
Décédé à la Vialatte (Champagnac-la-Noaille) le 29 février 1916.

Dernière mise à jour : 2 janvier 2015


Ajoutons que depuis la rédaction de cet article, Internet est devenu un outil de recherche incomparable. Citons en particulier la base de données Mémoire des Hommes qui permet la consultation des 1,3 million de fiches des soldats "morts pour la France".